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Du fait des menaces de bombardement pesant sur Liessies qui est tout proche de la ligne de fortification et alors que Solre-le-Château, tout proche,vient d’être bombardé le 11 mai 1940), le curé de Liessies, Zéphirin Dhaussy,78 ans, va confier les reliques de Sainte Hiltrude , de l’abbaye de Liessies, à (François-) Joseph Moreaux, en qui il a toute confiance, pour les emmener en lieu sûr,.
Celui-ci, voyage en voiture à cheval, en famille, et arrive dans la Somme sans encombre, jusqu’à Harbonnières. Là, des allemands parachutés les arrêtent, fouillent, sans découvrir le précieux coffret caché sous les bagages. Nous sommes le 18 mai 1940 et la région est particulièrement agitée (impression de « pagaille » notamment pour la semaine du 20 au 27 mai 1940). Compte tenu des risques pour transporter le coffret de reliques, Mr Moreaux, va le confier, dès le lendemain, à l'abbé Lethellier, curé d'Harbonnières (78 ans, comme le curé Dhaussy), avant de partir pour Meursac en vendée, près de Royan, avec la promesse de l'abbé de mettre les reliques en lieu sûr au cas où il devrait lui aussi partir.
Le Père de Malherbe (Dom Henri de Malherbe), à Liessies depuis 1934, avait des contacts quasiquotidiens et discussions avec F J Moreaux, qu’il sollicitait régulièrement... Il va apprendre par le curé que les reliques sont à Harbonnières et quitte Liessies le 30 septembre 1940, passe sans encombre les barrages car, polyglotte, il parle bien l'allemand. Le Père va loger chez le curé d'Harbonnières, qui vient de se faire une fracture du pied suite à la chute d'une échelle. Le Père de Malherbe prend les reliques de Ste Hiltrude, sorties de leur coffret, les emméne les déposer chez Machelard (ornements d'Eglise, rue du Grand Séminaire) à Cambrai pour les reprendre rapidement sans que personne ne sache, encore aujourd'hui, où il les a emmenées sept années durant.
Il faudra l' intervention de l'abbé Pierchon (successeur de l'abbé Dhaussy) auprès de Monseigneur René Fontenelle au Vatican pour que liessies puisse récupérer les reliques de Sainte Hiltrude en 1947
NB Mgr René Fontenelle était originaire de Ferrière-la-Grande (Nord),a été longtemps correspondant de "la Croix" à Rome.Prêtre du Diocèse de Cambrai (ordonné en 1924), il est devenu chanoine de Saint-Pierre de Rome, camérier d'honneur de Sa Sainteté, protonotaire apostolique (1935)...
L'arrivée des reliques à Liessies est fêtée par un cortège qui va les accueillir sur la route de Ramousies le dimanche 21 septembre 1947. Ni le curé de Liessies (l'abbé Dhaussy), ni Fr-Joseph Moreaux,qui s’étaient battus pour le retour de ces reliques, ne reverront jamais de leur vivant, étant décédés respectivement le 1/1/1941 et le 16/5/1947...
Pour la petite histoire :
Dom Henri de Malherbe, Père de Malherbe, profès de Solesmes, moine bénédictin :
Le Père de Malherbe est venu une première fois à Liessies en 1920, accompagné d'un autre moine de Solesmes pour y revenir en 1934. Son neveu le baron Jean-Ghislain d'Abboville, viendra aussi à Liessies.
Entre temps, le Père de Malherbe avait tenté de fonder un monastère d'observance spéciale à Yenne, près du Lac du Bourget, en 1920-21. Cette tentative a échoué suite à une mésentente avec Dom Gallois (issu, lui aussi, de Solesmes et exclaustré le 8/3/1924 puis passé chez les olivétains)
Dom de Malherbe est passé chez les olivétains en 1923. Il en désaccord avec l'Abbaye Saint-Pierre de Solesmes au sujet de la restauration du chant grégorien (entreprise par Dom Béranger en 1833)
Puis le Père de Malherbe est allé à Parménie où il a participé financièrement au développement du site comme l'atteste une plaque dans la chapelle de Parmènie, sur le mur à droite.
Dom de Malherbe, s'installe à Liessies en 1934, en moine olivétain (tout de blanc vétu, sans barbe), dans le château blanc (à l'époque, car peint en jaune plus tard), bâtiment qu'habitait la famille Lhomme (voir cartes postales). Il voulait restaurer l'Abbaye de Liessies, à sa façon. Ses projets n'ont pas été accueillis favorablement par la population de Liessies.
Il y était entouré d'une petite troupe d'origine russe avec son intendant Mockloy (prononcer Macklaï), Natalie Wetchor (soprano)...
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Dom de Malherbe va faire de nombreux aller retours, sans donner de précision, souvent, sur sa destination :
On sait, maintenant, qu'il est supérieur à Parménie de 1927 à 1937 mais la deuxième guerre mondiale va anéantir ses efforts dans les travaux.
Il va régulièrement à Paris aussi pour organiser des concerts, il édite livres et disques...Le Père de Malherbe emmène sa troupe dont Natalia (ou Nathalie) Wetchor, cantatrice russe, soprano,en représentation pour des chants grégoriens, à Liessies (1935 et1936), à Paris (cf le lien au 1/3 du texte), notamment à la maison( =foyer) de mère marie (Skobtsov, voir p6/11 dans le pdf en lien).
Nous avons des jeunes filles, des fous, des expulsés, des chômeurs et, en ce moment, le choeur de l'Opéra russe et le choeur grégorien de Dom Malherbe..."
Ce foyer est situé 77 r de Lourmel dans le XVe, comme il est écrit par le père Lev Gillet (originaire de St Marcellin en Isère, surnommé le "moine de l'Eglise d'Orient", il rencontre , à Rome, des moines belges présentant les mêmes intérêts pour les églises slaves et publie la revue liturgique et monastique de l'abbaye de Maredsous).
Nathalie Wetchor (1903-1969) a été "un temps" mariée à Nicolai Kedroff fils (la famille Kedroff a migré (1923) en Allemagne puis à Paris, suite à la révolution russe d'octobre 1917, et avait créé ,avec Nikolai Kedrov père, le Quatuor Kedroff, quatuor vocal). Pianiste de formation, on l'incite à s'orienter vers le chant pour lequel elle avait des qualités. Elle sera même professeur de chant au Conservatoire Régional de Rennes. Elle chantera aux concerts Polyphoniques de Neuchatel en oct 1935 (Pelléas et Mélissande, cf lien p6), au Concertgebouw d' Amsterdam le 16 janvier 1936...
Le Père de Malherbe éditera des livres (entre 1935 et 1950) et des enregistrements sur disques 78 tours sous le nom de Benoit de Malherbe, OSB ou Dom de Malherbe, OSB (Ordre de St Benoit) : « La musique Retrouvée La Musique rythmique », « le chant grégorien, son rythme primitif, les règles de son Interprétation », « l’école néo-solesmienne de chant grégorien »...
Au décès de Dom de Malherbe le 28/2/1953 à Buke en Autriche (cf p207), près de Vienne (...et probablement pas le 28/2/1963(!) à Buke en Allemagne), se posera le problème de sa succession à Parménie (cf p 3 et p 4), tout un chapitre, plein de rebondissements. Son neveu, le baron Jean-Ghislain d'Abboville est désigné pour régler la succession du Père de Malherbe. Jean-Ghislain laissera des traces en écrivant Initiation aux mécanismes comptable et à la gestion financière en 1980
Extrait de la lettre du curé Dhaussy, curé de Liessies, à FJ Moreaux le 16 novembre 1940
Quelques notes supplémentaires de la lettre du curé de Liessies
Extraits de la lettre du Père de Malherbe à FJ Moreaux depuis l'abbaye de Liessies
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L’Abbaye de Solesmes fut la cheville ouvrière de la restauration grégorienne dans la deuxième moitié du xIXe siècle, sous l’impulsion de Dom Guéranger ; cette redécouverte est partie de l’étude minutieuse des manuscrits de Chant grégorien, étude qui s’est concrétisée dans la publication de la Paléographie musicale. Le mot latin et son accentuation, le neume ou signe manuscrit mélodique et rythmique, la modalité : telles sont les clés essentielles d’une interprétation authentique du Grégorien. Les principaux livres de Chant grégorien sont l’antiphonaire et le graduel.
Polyphony By Dom De Malherbe
Les parutions sont au nom de Dom Benoît de Malherbe
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Sainte Hiltrude de Liessies, sa vie, son culte, ses miracles...:notice sur l'Abbaye de Liessies Louis Capelle L. Carion, 1857 - 148 page
https://books.google.fr/books?id=F7nNI1jvE3oC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r#v=onepage&q&f=false
"Chateau blanc", habituellement celui des invités, reconstruit par les Lhomme. Le Père de Malherbe y logeait
Là, le Père de Malherbe y avait son jardin
Concert musical organisé dans la salle des fêtes de Liessies le 16 aout 1935 : chants de la liturgie russe puis 3 chants grégoriens en polyphonie par le Quatuor vocal russe avec Natalia Wechtor, son mari (à l'époque), Nikolaï Kedroff fils, Jules Tambroni...
Traditionnel pèlerinage de Sainte Hiltrude en 1935 avec les curés de Liessies et des environs, le Père de Malherbe, passant sur le pont du moulin à Liessies et la douane à Willies.
Publications de Dom de Malherbe entre 1935 et 1950 : Solesmes, chant grégorien...
Dom De Malherbe O S B Gabriel Beauchesne & Fils – 1935
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Le Chant Grégorien - Son Rythme Primitif - Les règles De Son Interprétation
D Dom Benoit De Malherbe - 01/01/1938
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L'école néo-solesmienne de chant grégorien ( édition avec 3 planches dépliantes en fin d'ouvrage )
Dom De Malherbe O S B - 01/01/1946 – Broché
Dom de Malherbe,... L'École néo-solesmienne de chant grégorien: Manuscrit
Auteur Benoît de Malherbe (O.S.B., Dom.)
Éditeur G. Deloffre, 1946 259 pages
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Dom Benoit Malherbe (De)
ALLE PRIME FONTI DELLA MUSICA Una teoria del ritmo musicale sulle basi del Gregoriano
Quaderni dell'Accademia Chigiana, vol. 16 1947, cm 17 x 24,5, 44 pp. con 2 es. Mus
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Alle prime fonti della musica. Una teoria del ritmo musicale sulle basi del Gregoriano Dom Benoit Malherbe
EDITORE/PRODUTTORE: Ticci Editore
COLLANA/SERIE: Quaderni dell'Accademia Chigiana, 16 1947
Solesmes Et Ses Signes Rythmiques ( Au Point De Vue De L'histoire Et Du Droit ) + 1 Planche Dépliante Dom De Malherbe O S B Éditions Lyra Dei - 1950
Disques 78 tours de chant grégorien en polyphoonie par Dom de Malherbe, Lyra Dei
Généalogie de Henri de Malherbe et de son neveu Ghislain d'Abboville intervenu à Parménie au nom des descendants du P de Malherbe
Généalogie de l'abbé Zéphirin Dhaussy (12 nov 1862- 1 janv 1941), curé de Liessies
Lien intéressant par la richesse des informations :
Revue Mabillon, Abbaye Saint-Martin de Ligugé T59, N272 avril-juin 1978: archives de la France monastique.1905 (repris par BNF Gallica : gallica.bnf.fr )
voir Malherbe (Henri de) p 202, 207 et 220 (Yenne)
Gallois Robert p 209 et 210 (Baalbeck), devenu D. Emmanuel p220
Yenne p 220, Liessies p 207, Congrégation du Mont -Olivet et Parménie p 202, Moustier-en-Fagne p 213
Généalogie des Lhomme à Liessies dont 2 (père et fils) seront maires
le centre de Parménie, près du col de Parménie, au sud de Beaucroissant (célèbre pour sa foire) et à l'ouest de Voiron, est devenu centre d'accueil, de séminaires. Dans la chapelle, une plaque" à la mémoire de Dom Henri-Benoit de Malherbe,moine olivétain, 1880-1953, théologien et musicologue, restaura le monastère bénédictin de Parménie en 1927". Le Père de Malherbe aurait emmené une petite cloche de la chapelle de Sainte Hiltrude (Willies pès de Liessies) pour l'utiliser à Parmènie. D'autres religieux olivétains ont été présents à Parménie (voir pierre tombale et panneau d'informations. le 4 janvier 1944 Parménie, où les maquisards se sont refugiés, est incendié par les allemands. https://onedrive.live.com/?cid=BB21ADF9BCA387EB&id=BB21ADF9BCA387EB%215341&parId=BB21ADF9BCA387EB%215340&o=OneUp